Aktuell Informatioun an Dokumentatioun iwwert d’Verfassungsdébatt zu Lëtzebuerg
 
Newsletter

Abonnieren Sie unseren Newsletter:

Agenda

Wilmes, Robert : Leçon belge

Consulter les masses est toujours une entreprise risquée. Les consulter sur une matière aussi théorique et aussi technique qu’une Constitution tient du jeu de hasard. Trop belle est l’occasion pour tous les mécontents de décharger leur amertume sur un bout de papier et par la même occasion de régler leur compte à « ceux de là-haut ». Le Général de Gaulle en savait quelque chose. N’a-t-il pas pris la porte de sortie après avoir subi un échec au référendum sur la régionalisation, une matière autrement technique.

En France, le référendum sur la Constitution s’annonce mal, ce qui alarme les Néerlandais et inquiète les Luxembourgeois. Donc, à l’heure où les mayonnaises européennes risquent de ne pas prendre, le gouvernement belge rumine une idée qui, si elle n’est pas nouvelle, a tout de même le mérite d’intéresser tout le monde, plus exactement, le porte-monnaie de tout le monde. Nos amis d’outre Sterpenich, constatant que le prix du carburant bat chaque jour un nouveau record, se disent prêts à parer cette inflation en... baissant les droits d’accises sur les produits pétroliers.

La dernière fois que cette idée fut discutée chez nous, Monsieur Juncker la récusa comme étant impraticable. Et pourtant, imaginons que notre ministre des Finances ramène, par un geste magique, le prix du carburant au niveau d’il y a un an, par exemple. Ce retour en arrière pourrait lui créer une certaine avance dans une course où il risque de s’essouffler au fil des prochains mois.

L’Europe à 25 manque de plus en plus de cohésion sociale. Avec 20 millions de chômeurs, elle est avant tout l’Europe des bourses et des concentrations capitalistes, des délocalisations et de la désindustrialisation. Cette Europe rappelle celle de la fin du XIXe siècle, avec la différence que les syndicats furent, il y a un siècle, une force montante livrant un combat d’avant-garde, alors qu’aujourd’hui ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes ferraillant tristement dans des engagements d’arrière-garde. Voilà ce que ressentent les masses sont l’emploi se précarise chaque jour davantage. Ce climat de pessimisme général risque de faire couler la Constitution. Elle vient à contretemps.

A moins que... eh bien, à moins que l’on ne trouve très vite de quoi égayer un peu le tableau en cette période pourtant fleurie de l’année. Voilà que l’idée de Monsieur Verhofstad pourrait venir à point. Encore faudrait-il que notre Premier ministre se souvienne de l’autre grand Européen que fut Henri IV. « Un oui vaut bien une messe, eh pardon,... une baisse », dirait-il.

Vous êtes ici : Sommaire > Die Debatte in Luxemburg > Wortmeldungen > Wilmes, Robert : Leçon belge